Au bout des doigts, mais en plein cœur !

Et le 2nd film du fameux vendredi au ciné, est celui-ci. Comparse m’en avait parlé quelques jours auparavant et le thème me plaisait bien.

L’histoire : Nous sommes dans une gare parisienne, près de ces fameux pianos en libre accès. Un jeune homme en blouson noir, Mathieu Malinski (Jules Benchetrit) joue un morceau de classique de très haut niveau avec une émotion et une facilité déconcertante.   Il est observé, épié, par un homme, Pierre Geithner (Lambert Wilson), directeur du département musique du conservatoire de Paris.

Les policiers arrivent et rompent le charme en coursant Mathieu. Il leur échappe, mais on comprend vite qu’il n’a pas les bonnes fréquentations. En le suivant dans son quotidien, on a confirmation.

Mais dans cette banlieue pas rose et morose, il a besoin de sa dose de piano, alors il retourne dans la gare. Pierre est encore là, et réussit cette fois-là à lui donner sa carte. Alors quand Mathieu se fait choper dans un cambriolage et qu’il doit faire des travaux d’intérêt général, il fait appeler Pierre. Le voilà donc embauché au conservatoire pour, officiellement, faire le ménage.

Évidemment, Pierre en profite pour le refaire jouer, il ressent une telle émotion quand il l’écoute …

Et très vite, devant ce don, germe en secret dans l’esprit de Pierre l’idée d’en faire le candidat au grand prix d’excellence, le seul à représenter le conservatoire de Paris. Il lui fait prendre des cours par son amie et la meilleure professeure du conservatoire, La Comtesse (Kristin Scott-Thomas), et les premiers temps se passent très mal : Mathieu est à fleur de peau pour tout, s’énerve vite.

Pierre et La Comtesse perçoivent assez rapidement que pour en tirer quelque chose, il va falloir le comprendre. Le timing étant parfait puisqu’il rencontre au conservatoire une jolie violoncelliste : Anna (Karidja Touré) qui va l’adoucir.

Alors, Mathieu se confie parfois…

Il parle à La Comtesse de ce vieux monsieur qui lui a appris le piano (Michel Jonasz).

Mais quand il comprend que ses 2 pygmalions l’ont inscrit au concours, il se rebelle, encore. Et c’est Anna qui va lui vendre ce concours : c’est la chance de sa vie,tout le monde tuerait pour être à sa place !

Commence donc un long chemin de travail, d’efforts, de chutes…

Mon avis : Autant la réputation du classique est souvent d’ennuyer, autant la virtuosité classique émerveille et attire toujours tout le monde ! J’avoue que là, ça marche encore ! Et j’aime toujours beaucoup ce genre de film où le personnage central évolue positivement, un peu du genre Intouchables, et celui-là ne déroge pas à la règle, j’ai adoré !! On y retrouve aussi un petit quelque chose du Concert aussi dans le côté travail d’un morceau hyper compliqué, et peur que le héros n’y arrive pas ou craque.

Comme à chaque fois Lambert Wilson et Kristin Scott-Thomas sont magnifiques de justesse et d’émotion, réussissant à faire passer leurs sentiments, mais dans la retenue, juste ce qu’il faut. J’ai trouvé que le tandem fonctionnait très bien.

Et c’est la 1ère fois que je voyais Jules Benchetrit jouer, il a fait 3 ou 4 autres films auparavant.

Donc, même si on sait qu’on ne doit pas faire ça, je sais que ça n’est pas bien !! Je saaaaaais ! Mais on ne peut quand même pas s’empêcher de se dire « c’est le fils de … et de … », et surtout pour ma part, « punaise, c’est le petit-fils de … ! ». Et du coup, personnellement, je l’ai aussi jugé par cet axe là. En essayant d’être objective, je l’ai trouvé très naturel dans son rôle et son interprétation.

Au-delà de ça, le film montre aussi combien la musique et la culture en général peuvent aider à s’en sortir, mais sont également sans frontière et accessibles à tous, il suffit d’ouvrir un livre, d’écouter une musique, de visionner un film, et on part dans l’univers qu’on veut, c’est assez magique.

Et l’actualité fait bien les choses : l’histoire se rapproche beaucoup de ce qui arrive en ce moment au jeune Mourad qui vit dans les quartiers nord de Marseille et a été filmé courant décembre 2018 en train de jouer Chopin sur un piano public avec une virtuosité dingue alors qu’il ne fait du piano que depuis un an, qu’il ne travaille qu’à l’oreille ne lisant pas la musique. Évidemment, depuis, il est hyper médiatisé et tous les journalistes musicaux se l’arrachent… Quand je dis que la virtuosité attire !

Pour résumer :

  • Un très jeune pianiste virtuose et autodidacte est repéré par un directeur du conservatoire.
  • L’épanouissement d’un jeune empêché par sa condition sociale et qui peut enfin vivre sa passion du piano, son émouvante éclosion sous l’œil des caméras.
  • Des acteurs extrêmement bien choisis, chacun étant parfait dans son rôle.
  • Beaucoup d’émotions, de suspense (enfin presque !), ce film est plein de bons sentiments et fait vraiment du bien ! Il vient de sortir, donc foncez !!

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