Les chatouilles ou la bébête qui monte qui monte qui monte …

Motivée motivée, on était motivée pour aller voir ce film avec Comparse ! Moitié n’a pas suivi le mouvement (bizarrement !). Autant le titre annonce un film chouette, autant l’affiche met le doute, et le film confirme … C’était d’abord une pièce de théâtre, mais c’est surtout l’histoire de la réalisatrice du film : Andréa Bescond, glups.

L’histoire : Le film est majoritairement conçu en flashback et avec plusieurs interruptions : Odette va chez le psy (Carole Franck) et lui raconte évidemment son histoire.Quand elle la raconte, la scène commence.

Nous sommes dans la famille, somme toute ordinaire, de Mado (Karine Viard), Fabrice (Clovis Cornillac) et leur fille Odette (Cyrille Mairesse enfant, puis Andréa Bescond). Un jour où elle dessinait dans sa chambre, le meilleur ami des parents, Gilbert (Pierre Deladonchamps), lui propose de « jouer à la poupée » dans la salle de bain… Avec tout ce qui va avec : « c’est notre secret », « ne sois pas méchante », « ne le dis pas à papa et maman ». Odette comprend assez vite que ce comportement n’est pas normal, mais n’arrive pas à en parler à ses parents (ajoutons qu’avec la mère qu’elle a, ce n’est pas très très facile …). Donc la situation va durer, longtemps …  Le traumatisme s’implante évidemment assez rapidement, et s’installe …

Heureusement, ce qui sauve Odette (et nous aussi au passage parce que la prof de danse est le seul moment de répit dans ce film grave), c’est la danse. Elle fait de la danse classique avec madame Maloc (Ariane Ascaride). Et elle est tellement douée, qu’elle part dans une école de danse. Son espoir nait bien sur quand elle est obligée de quitter la maison donc de s’éloigner de Gilbert… Mais Gilbert vient la voir … La spirale infernale…

Elle rencontre alors Manu qui a son âge et la sort de son horrible quotidien en lui faisant vivre des vraies choses de son âge. Elle restera amie avec Manu toute sa vie, et, bien que très gentil, il n’est pas une super fréquentation à long terme…

En grandissant, Odette s’est affranchie de Gilbert (trop vieille pour lui !!), mais elle traine ce boulet à jamais. Elle choisit volontairement toutes les situations qui malmènent son corps ou son être : elle se drogue, couche avec tout le monde, est agressive, instable, une autodestruction quoi… avec juste des séances de psy pour s’en sortir, en dents de scie certes, mais tout de même, une lueur dans le tunnel…

En fait, la seule constante de sa vie est qu’elle devient danseuse, moderne. Elle exprime tout en dansant. C’est son fil rouge.

Malgré tout, deux choses vont changer sa vie : sa rencontre avec Gabr… euh nan Lenny (Grégory Montel) qui va panser ses blessures avec patience …

Et surtout quand elle revoit Gilbert et qu’elle découvre qu’il vient d’être grand-père d’une petite-fille… Électrochoc…

L’avis : On était toutes les 2 en larmes à la fin, je pense que l’ensemble de la salle aussi, le marchand de mouchoirs a fait fortune. La prison dans laquelle Odette est enfant, le fait que ses propres parents par naïveté l’envoie vers le loup très souvent, la destruction que le personnage s’impose par la suite, le fait que ce soit l’histoire de la réalisatrice et héroïne du film, le comportement de la mère, tout semble horrible dans ce film. Le plus horrible étant sans doute de se dire que tant d’enfants sont dans cette situation.

Malgré tout, on n’est pas dans le pathos et le film est très rythmé, par les séances de psy, par les cours de danse et le caractère de la professeur, par les bêtises qu’Odette fait, par les réflexions trashes qu’elle a, par son rythme de vie également, ses coups de sang, etc. Tout cela contrebalance donc l’atmosphère pesante et grave. Un film donc assez bien équilibré.

Pour résumer :

  • Un film traitant du délicat et grave sujet de la pédophilie.
  • L’histoire vraie de la réalisatrice du film et interprète d’Odette.
  • Interprétation très juste de l’ensemble des acteurs, avec un soupçon d’humour dans les situations les moins graves pour détendre un peu l’ambiance…
  • Très beau film, poignant, et qui rappelle l’importance de l’attention, du dialogue, de l’explication. Il ne doit plus passer dans les salles, mais certains cinémas ressortent en janvier les films qui ont marché en 2018, vous pourrez donc le retrouver à cette occasion.

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